Une publication scientifique a récemment souligné que l’Écureuil de Berbérie est en cours d’étendre sa zone de présence plus au nord et occupe ainsi de nouveaux territoires et écosystèmes.

Dans une note courte publiée dans le vénérable Bulletin de l’Institut Scientifique (Section Sciences de la Vie, 2023, n° 45, 47–50), un groupe de scientifique marocains et français consigne la progression vers le nord de l’aire de répartition de l’Ecureuil de Berbérie. « De plus récentes observations, réalisées dans le secteur géographique de Cap Beddouza (Provnce de Safi) au cours de l’année 2022, montrent que cette expansion continue ; en six années, la limite nord d’aire de répartition de l’espèce a progressé d’environ 14 kilomètres », peut-on lire dans la note. « Alors que les portées sont habituellement de 3-4 jeunes au Maroc, une portée de 5 a été observée au nord de Cap Beddouza en 2022 ; la portée peut atteindre 8 dans une aire nouvellement colonisée, l’archipel des Canaries. Ce potentiel de croissance rapide de la population peut dans des conditions favorables favoriser une expansion efficace de son aire, qui est probablement loin d’être achevée au Maroc comme en Algérie et dans les îles Canaries », poursuit la même source.

Faisant référence à une récente étude de l’organisation sociale des écureuils aux Canaries (van der Marel et al. 2020), les auteurs rappellent que ce sont surtout les mâles qui dispersent alors que les femelles sont principalement philopatriques. Les femelles d’Ecureuil de Berbérie vivent en petits groupes (1 à 8 individus), séparées des mâles adultes, alors que les mâles adultes partagent des terriers avec des individus immatures des deux sexes. Cependant, pendant la journée, mâles et femelles peuvent être actifs dans la même zone. « Cette espèce, qui était fréquemment vendue vivante sur les bords de route, est élevée illégalement en captivité au Maroc ; mais vu son caractère agressif, elle est relâchée dans la nature (elle peut aussi s’échapper) dans des secteurs géographiques en dehors de son aire de répartition naturelle », notent par ailleurs les auteurs.

L’écureuil de Barbarie, Atlantoxerus getulus, est une espèce endémique du Maroc et de l’ouest algérien. Elle occupe une grande diversité d’habitats rocheux des pelouses alpines au milieu désertique.

L’écureuil de barbarie a une taille moyenne, des petites oreilles, et de fortes griffes. Le pelage est assez rude. La queue est touffue, les longs poils étant disposés dans le plan horizontal. Le pelage est coloré en gris brun et présente, sur le dos et les flancs, 3 bandes grises longitudinales claires et 4 bandes brunes plus sombres. La queue présente des anneaux alternativement clairs et sombres.

Il vit dans des zones rocheuses où il se déplace au sol. On le rencontre en montagne jusqu’à 3.000 m d’altitude. Il ne fréquente pas les arbres. Il creuse, parmi les pierres et éboulis, un terrier qui abrite son nid. Son rythme d’activité est diurne. Il se nourrit de fruits et graines de Pistacia et d’Argania.

Au Maroc, la reproduction a lieu en été dans les sites d’altitude du Haut Atlas et du Moyen Atlas, alors que dans les autres sites elle a lieu au printemps. La composition du groupe sociale pendant la période de reproduction est très variable même à l’échelle d’une même région. La composition peut ainsi aller de femelles solitaires accompagnées de leurs jeunes, à des groupes complexes avec plusieurs adultes des deux sexes. L’association la plus courante se fait entre deux femelles.