Une étude menée par le Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle de Paris avec la participation de la Tour du Valat, publiée dans la revue Biological Conservation , montre que les conventions internationales peuvent contribuer favorablement à l’adaptation au changement climatique des populations d’oiseaux du bassin méditerranéen.
Le bouleversement des migrations provoqué par les changements climatiques mettra il en danger la survie de centaines d’espèces qui devront partager les ressources de leurs habitats avec de nouveaux venus? S’il est tentant de faire le parallèle avec les flux de populations humaines qui migrent pour diverses raisons, entre la migration des oiseaux et celle des hommes, la situation n’est pas encore comparable: « Le réchauffement (climatique ndlr) a pour conséquence de repousser les espèces vers les pôles,» précise Élie Gaget chercheur à l’Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes de la Tour du Valat. «Les animaux cherchent à gagner des territoires un peu plus frais.»
Les populations d’Arctique et d’Antarctique doivent donc faire face à un double problème. Non seulement elles doivent s’adapter à des températures plus élevées sans possibilité de migrer vers des contrées plus froides, mais elles doivent en plus partager leurs ressources avec de nouvelles populations.
Une étude menée par le Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle de Paris avec la participation de la Tour du Valat, publiée dans la revue Biological Conservation , montre que les conventions internationales peuvent encore contribuer favorablement à l’adaptation au changement climatique des populations d’oiseaux du bassin méditerranéen.
Alerte presse – Les conventions environnementales internationales facilitent l’adaptation des oiseaux au changement climatique https://t.co/rLqJ7HiC9l pic.twitter.com/Hix1VPdkWx
— Tour du valat (@TourduValat) 23 octobre 2018
« Nous avons étudié le comportement de 145 espèces dans 22 pays méditerranéens » explique Élie Gaget qui est également le premier auteur de la publication. Les résultats montrent que les communautés d’oiseaux s’ajustent plus facilement à l’augmentation des températures dans les pays où la Convention de Berne est ratifiée, et d’autant mieux si la Directive Oiseaux y est également strictement appliquée. C’est par exemple le cas pour des espèces telles que l’Échasse blanche, le Chevalier culblanc, ou encore le Chevalier guignette. Ces résultats encouragent à poursuivre la mise en œuvre de ces accords internationaux pour la protection des espèces et de leurs habitats.
«Deux conventions européennes ont pour but la conservation de la biodiversité: la convention de Berne et la directive européenne «Oiseaux». L’objectif est de permettre l’installation de population d’oiseaux dans de nouveaux territoires épargnés par les activités humaines. Ce sont principalement ces activités qui mettent en danger les oiseaux, et particulièrement la chasse. »
« Le but de nos travaux est de montrer que les dés ne sont pas encore jetés. Avec une législation contraignante, on peut permettre aux oiseaux de s’adapter. L’exemple est flagrant avec le héron qui a longtemps été persécuté en France. Désormais grâce à l’application stricte de la directive oiseaux, sa population est en augmentation » précise Elie Gaget dans un article du Figaro avant de conclure: «Une législation, aussi stricte soit-elle, ne doit pas nous exonérer de changement dans nos comportements!».
A noter que le Maroc fait partie des pays -non membres de l’union européenne- qui ont ratifié la Convention de Berne.