Le faucon pèlerin est l’oiseau le plus rapide en vol au monde. Ses longues ailes en forme de pointe permettent cette vitesse exceptionnelle, tandis que cet oiseau de proie possède des narines dotées de déflecteurs : il respire parfaitement dans les descentes en piqué. Cet oiseau puissant est un chasseur redoutable et ses attaques en piqué sont particulièrement spectaculaires.
Le faucon pèlerin est un oiseau rupestre. Il utilise les falaises aussi bien comme point d’observation élevé pour la chasse que pour nicher. Ses plus fortes densités se trouvent donc dans les régions riches en proies potentielles et où les escarpements rocheux sont nombreux. Quand les populations rupestres sont à saturation, le pèlerin investit carrières et constructions humaines élevées, jusque dans les grandes agglomérations ou dans les arbres, pour se reproduire. Il niche même parfois au sol, en particulier dans la toundra arctique.
Le faucon pèlerin est remarquable par ses capacités de vol.
En période nuptiale, les deux partenaires se livrent à des jeux aériens : poursuites, piqués vertigineux, loopings, tout à fait spectaculaires. Lors de piqués verticaux de très grande hauteur, sa vitesse peut dépasser 350 km/h. La femelle plus lourde atteint des vitesses plus élevées, bien que le tiercelet, du fait de sa petite taille, donne l’impression d’être plus rapide.
En chasse, à la suite d’un vol plané ou d’un vol battu « de placement » qui peut se poursuivre sur plusieurs kilomètres, le faucon referme ses ailes pour l’attaque terminale. Ce piqué « ailes fermées » est le plus souvent réalisé selon des angles compris entre 30 et 40-50° sous l’horizontale. Lors de ces attaques, le temps de descente, ailes plus ou moins collées au corps, n’est pas suffisant pour que la vitesse puisse dépasser 150 à 250 km/h. Cependant, il arrive parfois, lors de piqués de chasse verticaux de plus de 1km – très rarement observés – que la vitesse puisse vraisemblablement dépasser les 350 km/h, comme le montrent des mesures faites en soufflerie (Tucker et Cade) ou sur des faucons lâchés depuis un avion (Ken Franklin).
En fin de piqué la trajectoire est plus ou moins horizontale ou montante, de sorte que la proie est abordée par derrière dans l’angle mort de la queue.
Si la proie n’a pas repéré l’arrivée du faucon, elle est soit liée – c’est à dire prise directement dans les serres – soit buffetée – c’est à dire frappée au passage par les serres tendues en avant, et non pas avec le bréchet comme cela a pu être dit parfois. Dans ce cas, le faucon « ressource » vers le ciel et pique de nouveau pour capturer la proie en train de tomber. En tous cas dans les derniers mètres, le faucon se redresse presque perpendiculairement à la trajectoire, serres tendues en avant au niveau du bec (ce mouvement provoque un bruit de « souffle » très puissant et impressionnant). Si la proie est buffetée, elle est tuée voire disloquée par le choc. Si elle est liée, le contact reste assez violent pour que l’oiseau capturé soit tué ou étourdi sous le choc. Dans tous les cas, après la capture, la proie est mordue au cou pour être tuée. Quand elle est de petite taille, elle peut être plumée et mangée en vol, sinon le faucon la transporte jusqu’à la falaise pour la plumer et la manger. Quand le faucon est rassasié et que sa proie n’est pas totalement consommée, les restes sont cachés dans une anfractuosité ou derrière une touffe de végétation dans la falaise.
Le taux de réussite des attaques varie considérablement d’une région et d’une période de l’année à l’autre. Les plus forts taux – environ 1 prise pour 5 à 10 attaques – sont observés lors d’attaques au dessus de plans d’eau où les proies n’ont pas de refuge possible. Mais généralement, le taux de capture est plus proche de une prise pour 15 attaques, en moyenne.
Les couples sont très attachés à leur territoire, mais ce sont surtout les mâles – les tiercelets – qui sont les « propriétaires » du site et qui le défendent contre les intrus. Les femelles quant à elles sont moins attachées au site et peuvent selon les cas changer de site et de partenaire d’une année à l’autre. En revanche du fait de leur forte corpulence, se sont surtout elles qui défendent le site et lanichée contre les intrusions de prédateurs potentiels. Les attaques défensives sont généralement accompagnées de cris d’alarme, alors que les attaques territoriales vis à vis d’un autre pèlerin sont accompagnées de « ticks » sonores et répétés. Qu’elles soient territoriales, ou défensives, quand les 2 partenaires sont présents dans le site, ils participent tous deux aux attaques, le tiercelet étant le plus agressif vis-à-vis d’un autre tiercelet et restant plus en retrait quand il s’agit d’une attaque défensive interspécifique.
Dans les années soixante, l’usage massif de pesticides organochlorés en l’agriculture – DDT, Heptachlore, Lindane, etc… – a entraîné un déclin spectaculaire de l’espèce dans la plupart des régions du globe.
L’aire de répartition de l’espèce s’étend sur 10 000 000 km2. Elle compte une vingtaine de sous-espèces et c’est l’un des oiseaux dont l’aire de dispersion est la plus importante au monde, l’espèce étant en effet présente sur tous les continents sauf l’Antarctique. Il a souvent été apprivoisé dans le cadre de la fauconnerie.
La CITES a classé l’animal en annexe I (protection maximale). Mais d’après l’UICN, les Faucons pèlerins occupent aujourd’hui 10 millions de km² sur la planète, et leur population (au maximum 100 000 individus) serait stable et non menacée globalement. Il peut en aller différemment pour certaines sous-espèces ou pour certaines zones. Exemple de ces zones difficiles, la Crimée ne compterait plus qu’une quinzaine de couple de F. p. brookei, auxquels il faut rajouter quelques couples de migrateurs calidus.