Le guépard d’Afrique du Nord est l’un des grands mammifères les plus rares et moins connus de cette vaste région d’Afrique.
Jusqu’à récemment, le guépard d’Afrique du Nord parcourait les zones du Sahara qui ont un peu de végétation, tout en chassant des gazelles ou d’autres espèces de proies naturelles alors abondantes. Pendant la deuxième moitié du 20ème siècle, comme la population des gazelles a fortement diminué sous la pression d’une chasse massive et d’une forte destruction de l’habitat et comme les guépards eux-mêmes étaient chassés, ce prédateur, autrefois caractéristique du Sahara, a vu sa population progressivement diminuée jusqu’à être très petite et fragmentée et même proche de l’extinction.
Le déclin des guépards toutefois ne semble pas limité à la population d’Afrique du Nord. Au siècle dernier, le guépard s’est éteint en Inde, en Irak, en Syrie, en Jordanie, dans la Péninsule Arabique et au Sinaï, et a subi une grande baisse de population et une perte d’habitats en Afrique sub-Saharienne. Le guépard a été ajouté à la Liste Rouge des Espèces en Danger en 2001.
Les Procédés:
Le Programme Guépard a été l’une des principales actions du Programme de la Biodiversité en Afrique du Nord pendant les Phases I et II. Cette action a été développée dans le but de récolter des informations actualisées sur l’état, la distribution et l’écologie du guépard en Afrique du Nord.
Des données sur le guépard, publiées ou non, ont été récoltées. L’ensemble comprenait des informations sur la distribution actuelle et passée, sur le statut des guépards, aussi bien que sur leur écologie générale et leur biologie. Des questionnaires ont été fournis aux habitants des zones où des guépards avaient été aperçus avec pour but d’établir leur distribution actuelle dans chaque pays. Des expéditions ont alors été conduites vers les habitats potentiels des guépards identifiés grâce aux recherches bibliographiques et aux réponses des questionnaires. Les zones de présence des guépards étaient identifiées sur la base de rencontres de l’animal avec l’équipe de terrain du projet, ou d’autres personnes (suite à la confirmation de l’équipe de l’étude), ou à partir de signes indirects évidents de sa présence comme des traces et des déjections. Des données écologiques sur les différents habitats ont été collectées.
Les résultats:
En Egypte, on a pu conclure que la population du guépard, auparavant distribuée largement sur la partie nord du Désert Occidental Egyptien, est maintenant réduite à une petite portion de son extension passée dans la partie nord-ouest de la Dépression du Qatar. L’équipe de terrain n’a pu apercevoir qu’une seule fois les guépards, deux adultes aperçus brièvement. De plus des traces de guépards ont été trouvées dans un certain nombre de localités de la Dépression du Qatar. Des informations orales de la part de Bédouins et d’autres personnes fréquentant l’endroit ont aussi confirmé la présence de ce qui semble être une très petite population de guépards dans la zone. Les quelques individus se trouvant dans la zone semblaient errer à travers une vaste partie du désert à la recherche de proies.
Le projet a eu comme résultat une prise de conscience de la part des populations locales de l’engagement important du gouvernement dans la protection et la conservation du guépard, et par conséquent une baisse du nombre d’animaux tués par peur des sanctions. Un réseau d’informateurs Bédouins a été développé pour informer des signes de présence des guépards ou de leur observation, et aussi de toute action de chasse illégale dans la zone. Finalement, un plan d’action pour la conservation a été préparé, appelant à la déclaration en tant que sanctuaire pour le guépard et les gazelles de l’actuel habitat des guépards dans le nord-ouest de la Dépression du Qatar.
En Algérie, les recherches ont eu lieu dans les Parcs nationaux d’Ahaggar et de Tassali. Aucun animal n’a été vu mais un certain nombre de traces, de déjections, de peaux et des égratignures sur la végétation des alentours ont été trouvés de même que la fourrure ou les os de quelques animaux morts. Ces trouvailles semblent montrer que très peu de guépards sont encore présents dans les régions d’Ahaggar et Tassili et qu’ils sont à la limite de l’extinction. La baisse de population chez les guépards est due à de nombreux facteurs: deux sècheresses qui ont diminué le nombre de gazelles et de mouflons, les proies des guépards; la dégradation de l’environnement naturel; mais surtout la chasse illégale de cette espèce.
Au Maroc, même si aucun guépard n’a été vu pendant les excursions sur le terrain, la présence du guépard a été confirmée par des nomades qui se déplacent en permanence dans les provinces Sahariennes. La région la plus favorable à la survie du guépard se trouve dans les écosystèmes s’étendant entre le Maroc et l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud-est.
En Libye, le guépard a disparu dans la plupart de ses territoires antérieurs sauf pour quelques spécimens restants qui ont pris refuge dans les zones rigoureuses de l’Akakus dans la partie la plus au sud de la Libye et dans l’escarpement méridional de Jebel Akhdar à l’est.
En Tunisie, les recherches ont eu lieu dans le sud de la Tunisie avec une attention particulière pour les régions frontalières de la Libye et de l’Algérie où le guépard était présent par le passé. Cependant aucun signe de sa présence n’a été noté.
Bonjour,
Le guépard est encore bien présent dans les massifs du Hoggar et du Tassili N’ajjer dans le sud algérien.
Une équipe du parc national du Hoggar a capturé des vidéos prouvant sa présence :
https://www.youtube.com/watch?v=GA7gZyJGxq8
J’ai, personnellement, observé à plusieurs reprises ses traces (traces de pas).
Apparemment le massif du Hoggar est le dernier espoir pour la survie du guépard saharien, et il semblerait qu’il soit éteint ailleurs.