L’Institut royal des études stratégiques (IRES) a publié récemment un rapport stratégique intitulé « Panorama du Maroc dans le monde: les enjeux planétaires de la biosphère ». A l’horizon 2050 la biodiversité du pays risque de prendre un sérieux coup.
En 2015, l’IRES a lancé une nouvelle série de rapports stratégiques, intitulés « Panorama du Maroc dans le monde », qui s’assignent pour objectif de présenter une situation donnée dans sa globalité afin de mieux cerner les enjeux systématiques. Le premier panorama portait sur les transitions majeures et leurs impacts sur le Maroc (2015), le second était consacré aux relations internationales du royaume (2016), tandis que le troisième aborde les questions cruciales du changement climatique et de l’empreinte écologique, notamment les enjeux planétaires de la biosphère.
Cette nouvelle publication dresse un tableau préoccupant quant à la situation de la biodiversité marocaine. Concernant le phénomène de recul des espaces forestiers, l’étude confirme une « augmentation des températures dans les différentes régions du pays conduirait au déplacement des étapes bioclimatiques vers le Nord. Par conséquent, à l’horizon 2050, 22% de la flore et plusieurs espèces d’oiseaux et de mammifères pourraient disparaître. »
Un risque réel de disparition de la biodiversité : A fin décembre 2012, près de 1.200 espèces au Maroc se trouvent dans la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dont 9% sont quasi menacées d’extinction, 7% sont vulnérables et 7% sont en danger ou en danger critique d’extinction contre 70% qui constituent une préoccupation mineure. En outre, les prévisions font état du risque de disparition de près de 22% de la biodiversité nationale, à l’horizon 2050. Les effets du changement climatique pourraient aggraver l’état de la biodiversité. Selon le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, si les écosystèmes forestiers sont généralement caractérisés par une plus grande amplitude de seuils de tolérance climatique, environ 22% de la flore du Maroc risque de disparaître en 2050. La faune sauvage terrestre est plus particulièrement impactée par les sécheresses.
Le rapport aborde également la problématique de la fragilité excessive du littoral. « L’élévation du niveau des mers et l’accroissement de la salinité modifieraient la faune et la flore, accentueraient l’érosion des plages marocaines et menaceraient les habitats et les infrastructures longeant la côte »
Une dégradation des sols : Très vulnérables à l’érosion, notamment au niveau des zones arides, les sols sont et seraient soumis à de fortes pressions, dues, notamment, aux besoins du secteur agricole. Leur dégradation se manifeste à travers la déforestation, les défrichements, les changements du couvert végétal… En plus de certaines pratiques agricoles peu efficientes, de la croissance démographique et de l’urbanisation peu maîtrisée, la dégradation des sols pourrait réduire la surface agricole utile par habitant à 0,22 et à 0,15 hectare par personne en 2025 et à l’horizon 2050 contre 0,24 actuellement.
La vulnérabilité croissante des espaces oasiens est aussi mise en exergue: « ils seraient confrontés aux risques de sécheresse, d’invasion acridienne et d’incendie. Les activités touristiques seraient impactées par les extrêmes climatiques. »
Le Maroc est en situation de stress hydrique avec l’équivalent de 600 m3/habitant/an. En 2050, sous la pression démographique et le changement climatique, le capital eau par habitant pourrait chuter à nettement moins de 500 m3/habitant/an, selon le scénario moyen.
Des réserves halieutiques menacées : Les stocks de poissons connaissent déjà une dégradation qui est le résultat d’une gestion peu efficiente de l’espace côtier, lequel est le théâtre de nombreuses activités. Celles-ci, couplées avec d’autres facteurs anthropiques, induisent des pressions sur les écosystèmes, nuisant à la stabilité biologique des populations de poissons. Les rejets polluants portent préjudice à la productivité de la pêche et à la capacité reproductive des espèces, ce qui se traduit par une réduction progressive de la disponibilité des ressources halieutiques et par des impacts négatifs sur les milieux de vie marins. A cela s’ajoute la question de la surexploitation des ressources halieutiques. Parmi les stocks régulièrement suivis, 16 sont estimés surexploités (…). En outre, les contrôles effectués par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement ont montré que plus de 50% des bateaux de pêche ont été accostés pour avoir pêché dans des zones interdites, au cours de périodes de repos biologique ou ayant utilisé des engins prohibés.
Tant qu'on favorise le béton sur la biodiversité pas seulement le quart qui va disparaître au plus grand bonheur des promoteurs immobiliers pour eux un compte chargé vaux mieux que de voir des arbres ou des êtres vivants sans oublié la pollution causée par une industrie galopante et mal gérée vis à vis l'environnement
C'est demain 2050 !!