Des physalies se sont échouées sur la plage de la ville de Mohammedia. L’organisme marin ressemble à une masse gélatineuse rose. Si vous en voyez n’y touchez pas.
Cet animal connu et redouté depuis longtemps possède de nombreux surnoms : vessie de mer, galiote portugaise, galère portugaise, méduse cerf-volant… Le nom le plus courant est « galère portugaise », du fait de la vague ressemblance avec les « galiotes » portugaises, petites galères à voile ronde.
Malgré les apparences, ce n’est pas une sorte de méduse.La Physalie évolue en masse simultanément, généralement en pleine mer. Les échouages sur les côtes sont généralement accidentels…
Le venin de la physalie (physalitoxine) est dangereux pour l’homme. L’envenimation se traduit par une douleur intense, accompagnée de multiples symptômes : douleurs musculaires locales ou généralisées, gêne respiratoire, crise hémolytique aiguë et défaillance rénale.
La tortue Caouanne compte les Physalies parmi ses proies habituelles. Il est à rappeler que la tortue en question est menacée au Maroc et est sujette à un nombre important d’échouages inexpliqués ces derniers mois, notamment dans le littoral méditerranéen.
Cet hydrozoaire pélagique est en fait une colonie qui possède quatre types de polypes : un flotteur ou pneumatophore, des tentacules ou dactylozoïdes, des polypes nourriciers ou gastrozoïdes et des organes émetteurs de gamètes pour la reproduction, les gonozoïdes. Ces polypes sont si spécialisés qu’ils ne peuvent vivre les uns sans les autres.
Le flotteur, rempli de gaz, est translucide avec des reflets passant du bleu au parme puis au rose ; il peut mesurer entre 10 et 20 cm de long et flotte horizontalement à la surface de la mer. Il possède une expansion aérienne qui fait office de voilure et permet à l’animal, en plein océan, de dériver au vent (plus qu’au courant).
Les tentacules, rétractables, sont fins et très longs puisqu’ils peuvent atteindre 50 m ; ils possèdent de nombreuses cellules urticantes, les nématocystes, au venin hautement toxique. Les tentacules nourriciers sont situés sous le flotteur, ils capturent la nourriture paralysée par les dactylozoïdes et la conduisent jusqu’à la bouche.
D’après:
John Timbrell, The Poison Paradox : Chemicals as Friends and Foes, Oxford University Press, (ISBN 0192804952), « Natural born killers », p. 162
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