Des fossiles -parmi lesquels certains ont été trouvés au Maroc- ont permis l’identification du moment fatidique où sont apparu sur Terre les premiers animaux à sang chaud : il y a 252 à 259 millions d’années !
Contrairement aux reptiles et aux créatures qui ont peuplé la Terre depuis des centaines de millions d’année, les animaux à sang chaud –dont l’Homme fait partie- sont capables de produire et de maintenir leur chaleur corporelle. Une étude publiée ce 18 juillet 2017 dans la revue eLife permet désormais de dater l’apparition des premiers individus à sang chaud : il y a 252 à 259 millions d’années !
La clé chez les ancêtres reptiliens des mammifères
Pour arriver à élucider ce mystère, le groupe de chercheurs Français, Sud Africains et Chinois ont concentré leurs travaux sur les ancêtres reptiliens des mammifères: les thérapsides. Il y a 270 à 252 millions d’années, ces créatures ont vécu sur Terre et étaient formé de six sous-groupes dont l’un d’eux a donné les mammifères. Les chercheurs ont ainsi rassemblé 90 fossiles découverts au Maroc, en Afrique du Sud, au Lesotho et en Chine, dont 63 de thérapsides appartenant à 22 espèces différentes, afin d’en étudier la composition isotopique. Un animal à sang chaud a une composition isotopique distincte d’un autre à sang froid partageant le même environnement. Partant de ce postulat, les chercheurs se sont penchés sur les différences de composition isotopique entre certains thérapsides et d’autres espèces contemporaines.
Une mutation qui a permis la survie à une extinction de masse
« Les analyses ont révélé que huit espèces, issues de deux lignées différentes de thérapsides, étaient déjà à sang chaud (endo-homéothermes) quelques millions d’années avant l’extinction du Permien-Trias. L’une d’entre-elle, les dicynodontes est maintenant éteinte, mais la seconde, les cynodontes, a donné les mammifères. Toutes deux ont survécu à l’extinction d’il y a 252 millions d’années, alors que 75% des espèces terrestres ont péri. La clé de leur résistance aux changements climatiques brutaux pourrait résider dans leur endo-homéothermie » conclut le CNRS dans un communiqué.