La gazelle de Cuvier est endémique du Maghreb. Elle y vit depuis le Maroc à l’ouest jusqu’à la Tunisie à l’est.
Cette espèce vit préférentiellement dans les terrains accidentés. Depuis les collines et autres petits reliefs, aux forêts claires et steppes de la lisière nord du Sahara. C’est une des rares espèces du genre à produire fréquemment des jumeaux.
Dans beaucoup de secteurs, la densité de l’espèce est devenue très faible. Les seuls secteurs à densité relativement élevée sont l’Anti Atlas occidental ainsi que, plus au sud, les montagnes du Bani occidental (à l’ouest d’Assa), du Zini, du Ouarkziz et de l’Aydar.
Au niveau national, l’espèce est considérée comme en danger. (catégorie « Endangered »).
Au Maroc, la population totale est actuellement estimée entre 500 à 1500 individus (Aulagnier et al., in press) dont une population de plusieurs centaines d’individus récemment redécouverte dans le bas Drâa (Cuzin, 1996).
L’espèce a régressé sur l’ensemble de son aire de distribution en raison de l’augmentation de la pression anthropique, essentiellement sous forme de prélèvements directs, mais aussi en raison de la transformation des zones boisées en pâtures et terrains agricoles.
La chasse et les prélèvements excessifs ont fortement contribué au déclin de l’espèce. Quoique son habitat préféré lui assure une meilleure protection contre les chasseurs en véhicules que les autres espèces de gazelles nord africaine (de Smet et al., in press), elle est encore sujette, au moins localement, à une forte pression de braconnage. Sa population a ainsi été réduite, dans certaines localités isolées, à quelques groupes dispersés.