Le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) constitue l’essence forestière la plus résistante aux conditions climatiques très sévères des hautes montagnes marocaines de 1700m à 3000m. c’est un arbre qui peut vivre jusqu’à l’age de… mille ans.
Au Maroc, le genévrier thurifère se maintient encore en peuplements -de moins en moins- importants dans presque tout l’Atlas.Des arbres en danger
Plusieurs facteurs essentiels conduisent à la dégradation massive de la thuriféraie Marocaine : faible diversité des ressources en bois dans les hautes vallées, population importante dans ces régions ne disposant pas d’autres ressources énergétiques et qualité du bois de thurifère le rendant propice à de multiples usages. La lente croissance et la quasi non ré-génération en fait une espèce menacée.
Les facteurs de dégradation multiples déjà mentionnés – anciens et encore actifs aujourd’hui – exercés sur une espèce à croissance lente et à régénération difficile, entraînent inévitablement une dégradation des sols et des versants de ces vallées. Outre ces effets évidents au niveau local, les processus érosifs peuvent aussi avoir des répercussions en aval, au sud de l’Atlas en particulier. Une étude de la FAO (Dembner, 1987) montre à ce propos que les matériaux minéraux les plus lourds, responsables de l’ensablement de ces régions, proviennent non pas du Sahara comme on le pensait jusqu’alors, mais essentiellement des pentes déboisées de l’Atlas. Ces sables grossiers, véhiculés par les torrents, sont repris plus bas par les vents et se mêlent aux particules plus fines d’origine saharienne.
Un bois aux multiples usages
Le thurifère donne son bois pour le chauffage et la cuisine et son feuillage au troupeau. Les thurifères sont émondés par les bergers qui, par temps de neige, coupent les rameaux pour leurs troupeaux et font de leurs silhouettes meurtries l’un des attributs caractéristiques du haut Atlas.
Une autre utilisation traditionnelle concerne la fabrication par les nomades d’un goudron obtenu par distillation sèche du bois et servant, comme l’huile de cade tirée du genévrier oxycèdre, en médecine vétérinaire (cicatrisant, antiseptique, antiparasitaire appelé «shampoing des chèvres»).
La disparition du thurifère ?
Que doit-on faire pour éviter la disparition pour maintenir et réhabiliter les peuplements? Est-il possible de limiter les prélèvements de bois, de réglementer le pâturage sans porter atteinte à la vie quotidienne des habitants? Comment limiter les mutilations dont les arbres sont victimes, tout en assurant aux populations montagnardes locales la satisfaction de leurs besoins en perches et en chauffage ? Il est certain que les habitants des vallées sont conscients de la valeur du thurifère, et conscients aussi de la dégradation de cette ressource, bien qu’ils continuent, par nécessité économique, à exercer sur elle une pression importante. Il est évident aussi qu’il n’est pas question d’imposer une interdiction totale de prélèvement de bois de thurifère. Un système de gestion sélectif, aussi bien pour les coupes que pour le parcours des troupeaux, mis en place par les habitants eux-mêmes, pourrait aider à la gestion des genévriers thurifères.
allons voir
Pour protéger cet espèce d'arbre il faut distribuer gratuitement le gaz et d'autre source d’énergie ou bien au moins réduire les prix pour substituer le bois au gaz et offrir la paille et le fourrage à un bon prix pour les montagnardes pour substituer les rameaux de cet arbres qui nous nourris les animaux pendant les dures hivers