Le varan du désert

 

Le varan du désert (Varanus griseus) est le plus grand saurien dans toute la région du Maghreb.

 

Le varan du désert peut atteindre, bien que rarement, une taille maximale de 1.50m. La plupart des individus mesurent entre 70cm et un mètre.  Il possède un cou allongé, ce qui est une caractéristique de la famille des varans, et une longue queue robuste dont il peut se servir comme d’un fouet pour se défendre. La partie dorsale est d’une couleur sable ornée de larges rayures brunes transversales très contrastées chez les jeunes individus et qui tend quelque peu à s’estomper avec l’âge.

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Strictement diurne, il doit se chauffer préalablement au soleil afin d’atteindre la température corporelle optimale qui lui permettra de pouvoir partir en maraude à la recherche de ses proies. Carnivore, il peut parcourir des kilomètres pour trouver sa pitance constituée de lézards, de serpents (couleuvres et vipères), de petits mammifères, d’oiseaux, d’œufs, d’insectes et arachnides.

Le Varan engloutit ses proies sans les mâcher, en dilatant assez largement son gosier, rappelant quelque peu là-aussi les serpents. Ses dents sont très pointues et acérées, ce qui lui sert à maintenir fermement ses proies. Au Sud du Sahara, le Varan du désert hiverne3 mois et demi, alors qu’au Nord il hivernera 5 mois et demi. Il entre alors en hivernation dès la mi-octobre pour n’en ressortir que fin mars, voire début avril.

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Le Varan du désert, comme son nom l’indique bien, vit dans les déserts et les steppes de l’ensemble du Sahara, en péninsule arabique et jusqu’en Asie du Sud-Ouest et au nord de l’Inde. Cependant, il n’est jamais abondant là où il existe. Jadis présent dans la péninsule de Dakhla (cf. Günther, 1903 cité in Bons & Geniez, 1994) au Sahara atlantique, il a aujourd’hui totalement disparu, victime de persécutions.

Les jeunes varans peuvent avoir de nombreux prédateurs, comme le Fennec. Un varan adulte quant à lui ne peut guère être la victime des grands prédateurs tels une Hyène rayée (Hyaena hyaena) (par ailleurs quasi totalement exterminée au Sahara marocain), un Ratel ou un Renard de Rüppell qui sont crépusculaires ou nocturnes, alors qu’il est strictement diurne. Par contre, il peut craindre le Chat des sables (Felis margarita) qui n’hésite pas à sortir en plein jour et à attaquer un varan d’assez grande taille.

Toutefois, son principal ennemi est l’homme. Il est chassé dans plusieurs régions du Sahara pour sa peau ou pour être transformé en « souvenir » .

Le Varan du désert est une espèce protégée par Décret, elle est inscrite à l’annexe II de la Convention de Washington sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages (CITES). Au Maroc, étant donné qu’il a disparu de régions où il était présent et considérant sa grande rareté là où il en existe encore quelques petites populations, il est devenu impératif d’interdire toute destruction sous quelque forme que ce soit, de traduire sans « oui, mais… » dérogatoire cette interdiction dans les faits, d’entreprendre des mesures de réintroduction précédées d’élevage à cette fin, de mener des campagnes d’information sur son statut d’espèce en danger et à protéger. Il en va d’une espèce remarquable comme d’une espèce phare sans laquelle les écosystèmes sahariens deviennent des ensembles vidés de leur substance et à terme voués à périr en tant qu’écosystèmes pour ne devenir que des espaces lunaires…

 

 

Extraits du site « groupe d’étude et de recherches des écologistes Sahariens« 
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A propos O.A

O.A
Founder of Ecologie.ma, Oussama Abaouss is a journalist specialized in the Natural Heritage of Morocco, a teacher of Environmental and Scientific Journalism at ILCS in Rabat, founder of the "tribe of Moroccan ecologists" and a member of the Moroccan Ornithological Group.

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