Les Antilopes constituent un groupe de Mammifères Ruminants, rangés parmi les Bovidés. Les antilopes descendent de l’Eotragus, apparu au Miocène, il y a 15 à 17 millions d’années. Les multiples variétés de ruminants ont ensuite évolué. De nombreuses espèces ont disparu et tous les animaux aujourd’hui considérés comme antilopes sont apparus il y a 2 millions d’années. Les antilopes comme les autres ruminants, ne se nourrissent que de végétaux et surtout de graminées.
Avec leurs longues pattes fines et puissantes, certaines antilopes sont capables de courir extrêmement vite sur de courtes distances. Elles peuvent atteindre une vitesse de 90 à 100 km/h et effectuer des bonds jusqu’à 4 m de haut et jusqu’à 15 m de long. Le fait de courir vite est une caractéristique vitale pour les antilopes leur permettant ainsi d’échapper aux prédateurs dans les savanes africaines où elles vivent à découvert. Certaines espèces se sont également adaptées à vivre dans les montagnes rocheuses et les falaises. »
Comme bon nombre d’herbivores, les antilopes s’appuient sur leurs sens aiguisés pour éviter les prédateurs.
Leurs yeux sont placés sur les côtés de la tête, en leur donnant un large rayon de vision avec une vision binoculaire minimale. L’odorat et l’ouïe donnent aux antilopes la capacité de percevoir le danger dans la nuit (moment où la plupart des prédateurs sont à l’affût). Ces mêmes sens jouent un rôle important dans les contacts entre individus de la même espèce. Des marques sur la tête, les oreilles, les jambes, et la queue sont utilisées dans cette communication.
Au Maroc vivent actuellement 5 espèces d’antilopes, dont uniquement 2 (gazelles dorcas, et gazelles de Cuvier) se trouvent encore à l’état sauvage. Les trois espèces restantes sont sujettes à des programmes de réintroductions et/ou d’élevage en captivité:
L’oryx Algazelle (oryx dammah) est « inféodée aux zones steppiques des régions sahariennes et présahariennes du Maroc et plus particulièrement eu sud de l’oued Draa. » « L’oryx est une antilope qui a été activement recherchée, à la fois pour la quantité de viande qu’offre un animal, mais aussi pour son cuir robuste, qui était très utilisé pour la fabrication d’adargues (les artisans de Fès étaient réputés), boucliers exportés en Europe du Moyen Age jusqu’à l’apparition des armes à feu (Buttin 1960). L’oryx est sans doute une des espèces qui a eu le plus à souffrir des effets d’un commerce international en Afrique du Nord, ce qui expliquerait son élimination des régions les plus au nord de son aire de répartition. L’utilisation d’armes modernes, puis, au moment de son extinction, de véhicules tous terrains ont entraîné sa disparition définitive. En 1957, Valverde considérait que l’espèce était rare. Le dernier animal a été observé dans la région d’El Argoub en 1973 (Le Houerou 1991) ». »Elle a été réintroduite dans le parc national de Souss-Massa. L’effectif actuel est estimé à 260 animaux. »
La Gazelle dama (Gazella dama Mhorr) est une espèce de gazelle africaine devenue rare et menacée ; elle est considérée par l’UICN comme au bord de l’extinction. C’est la plus grande gazelle actuelle. « Cette grande gazelle a la même distribution que l’oryx algazelle, avec une préférence pour les milieux rocheux et les ergs. » Sous la pression du braconnage Au niveau mondial, l’espèce est en danger critique d’extinction (CR), et n’est connue à l’état sauvage qu’au Mali, au Niger et au Tchad. « Au Maroc, l’espèce était considérée en 2003 par Cuzin comme en danger critique d’extinction (CR), la dernière observation de l’espèce remontant à 1993, et l’enregistrement des données ayant été arrêté en 2000. Depuis, 6 ans plus tard, aucune observation n’a été faite : le statut proposé oscille entre celui d’espèce en danger critique d’extinction (CR) et celui d’espèce éteinte à l’état sauvage (EW)., cette espèce a disparu a ma fin des années soixante. » « Elle a été réintroduite en 1992 dans la réserve royale de R’mila (prés de Marrakech) et en 1994 dans le parc national du Souss-Massa. L’effectif en 2006 est de 127 animaux (115 dans la réserve de R’mila et 12 dans le parce national du souss massa) »
L’addax (addax nasomaculatus) est « une grande antilope particulièrement adaptée aux conditions écologiques les plus difficiles. Son aire de distribution historique couvrait l’est de la région de Zagora et la région de Dakhla. » « L’addax est une antilope à morphologie lourde, et est peu rapide. Vu son poids (100 à 125 kg), il représente donc un objectif de choix pour les chasseurs traditionnels, qui le poursuivaient jusqu’à épuisement. L’utilisation d’armes modernes, puis, au moment de son extinction, de véhicules tous terrains ont entraîné sa disparition. En 1957, Valverde considérait que l’espèce était soit éteinte, soit représentée par de rares individus erratiques au Maroc. Cet avis est corrélé par une enquête menée dans la région de Dakhla, au cours de laquelle des habitants ont affirmé que les derniers animaux ont été observés vers 1956. La dernière mention se rapporte à une femelle isolée, qui aurait été observée en 1963, sans aucune précision concernant la localisation ni l’observateur (Beudels et al 2006). Elle a été réintroduite avec succès dans le parc national du Souss-Massa ». « L’effectif actuel est estimé à 550 animaux. Le Maroc dispose actuellement du plus grand nombre d’addax en semi captivité dans le monde. »
La gazelle de cuvier (gazella cuvieri) est plus rare que la gazelle doras.(…) « Sa population est estimée à 200 animaux. La population en semi captivité est de 13 animaux. Le troupeau élevé en captivité au parc zoologique est de 42 animaux ». « Le régime alimentaire est mal connu. Etant donné la gamme des habitats fréquentés, il est très variable : Cette gazelle se nourrit de végétation herbacée et ligneuse (…) dans les régions océaniques, même sahariennes, elle ne boit que très rarement, même quand des points d’eau sont disponibles : elle semble se contenter de la rosée qu’elle boit en pâturant le feuillage tôt le matin. Un facteur primordial dans cette régression est sa surexploitation, en particulier à cause d’une chasse abusive, sévèrement réglementée depuis les années 50, et illégale depuis 1968 (Aulagnier & Thévenot 1986). Par ailleurs, face à l’homme et aux chiens errants, les nouveau-nés sont extrêmement vulnérables. La chasse à l’approche est pratiquée, et des pièges sont parfois utilisés. La chasse en véhicule tous terrains est généralement impossible, étant donné l’habitat accidenté préféré par l’espèce. Moins craintifs, les mâles territoriaux paient un lourd tribut aux chasseurs. La gazelle de Cuvier ne constitue pas un gibier extrêmement recherché, car l’espèce est mal identifiée par les chasseurs urbains, et, dans le Sahara occidental, sa viande est souvent comparée à celle de la brebis, viande considérée comme de qualité très secondaire, ce qui n’empêche pas une certaine pression de chasse, avec mise en vente discrète de la viande sur les marchés locaux de Tan Tan et Guelmim, à des prix relativement bas (M. Ennah, comm. pers.). L’espèce semble être l’objet d’une chasse essentiellement locale En dehors des secteurs les plus forestiers, le contrôle du braconnage par les agents des Eaux et Forêts, trop peu nombreux, ayant à surveiller de grands territoires peu accessibles, et insuffisamment équipés, n’a pas été très efficace. La dégradation du milieu, en particulier par le surpâturage et les coupes, qui réduisent les disponibilités alimentaires, pouvant devenir critiques en période estivale, semble également être un facteur important dans la régression de l’espèce. Les déplacements de bétail à la recherche de pâturages momentanément favorables se sont beaucoup amplifiés, grâce à l’utilisation de véhicules tous terrains et de camions: en cas de pluies, et donc quand les conditions deviennent optimales pour la reproduction, l’arrivée de troupeaux réduit la biomasse consommable par les gazelles, et accroît les risques de dérangement et de chasse (Cuzin 1996). (…) Cependant, la gazelle de Cuvier surprend par sa faculté de maintien dans des milieux où la densité humaine est relativement importante, comme en témoigne son existence sur les bords de la plaine du Souss, bien que ce fait ne laisse en rien préjuger de ses capacités de survie à moyen terme, en particulier concernant ses possibilités de reproduction dans un milieu aussi perturbé (vu notamment l’abondance des chiens errants, qui exercent très certainement une forte prédation sur les jeunes). L’espèce, qui préfère éviter la fuite au galop, pour privilégier une esquive discrète dans les ravinements, est très discrète, malgré sa grande taille, et traverse assez régulièrement des axes routiers. »
La gazelle Dorcas « (gazella Dorcas) » est mieux représentée que la gazelle de cuvier. La population sauvage est estimée à 800 animaux, celle qui est conservée en semi captivité dans de nombreux enclos est estimée à 3240 animaux. A ces deux types de populations il faut rajouter 80 GAZELLES Dorcas elevées en captivité au Parc zoologique national de Rabat ». « Dans beaucoup de secteurs, la densité actuelle de l’espèce est très faible. Les seuls secteurs à densité relativement élevée sont dans la Province de Tata. Soulignons que des effectifs probablement assez conséquents semblent se maintenir dans les régions frontalières ; ainsi que dans les secteurs minés, sans qu’il soit possible actuellement d’y effectuer de vérification. Des déplacements saisonniers ont été relevés, mais leur saisonnalité semble peu marquée, et semble être en relation avec les disponibilités alimentaires dues aux précipitations. Le facteur primordial dans la régression de l’espèce est sa surexploitation, en particulier à cause d’une chasse abusive, sévèrement réglementée depuis les années 50, et illégale depuis 1968 (Aulagnier & Thévenot 1986). Dans les années 50, des chasseurs nous ont affirmé que l’on voyait fréquemment des gazelles dorcas dans la feïjja aux abords de Zagora, et qu’il était même possible de les tirer depuis la fenêtre de certaines habitations! Par ailleurs, face à l’homme et aux chiens errants, les nouveau-nés sont extrêmement vulnérables. La gazelle dorcas constitue un gibier extrêmement recherché par tous les types de chasseurs (Cuzin 1999). Au niveau mondial, le statut de l’espèce est Vulnérable (VU A1a), et l’espèce est connue à l’état sauvage dans l’ensemble du Maghreb, du Sahara et nord du Sahel. Au Maroc, l’espèce est considérée comme en danger, (Cuzin 1996, 2003). »
Les antilopes disparues:
La sous-espèce nord africaine du bubale a complètement disparue même en captivité. Le bubale d’Afrique du Nord vivait dans les montagnes arides d’Egypte, du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye. Au XIXe siècle, la dernière zone de distribution de ce bubale se situait dans les montagnes de l’Atlas au Maroc et les montagnes au nord du Sahara en Algérie. (Ph: DR)
D’autres espèces d’antilopes ont vécues par le passé dans nos territoires. elles sont toutes éteintes à l’état sauvage actuellement. le bubale d’Afrique du nord qui complètement disparu même en captivité, ainsi que la gazelle leptocère (Autrement appelée gazelle Rhim, se maintient pour sa part dans d’autres pays d’Afrique du nord) n’ont disparut que durant le siècle dernier, d’autres espèces ont vécus sous nos cieux mais se sont éteintes dés l’antiquité déjà. (cas probable du gérénuk (gazelle-girafe) dont les formes rappellent celles qu’on peut observer dans certaines gravures rupestres de l’anti-Atlas).
Sources des extraits:
La grande faune du Maroc: situation actuelle et éléments de stratégie pour une meilleure conservation et valorisation. (PDF)
Etude pour l’élaboration de lignes directrices et d’un plan d’action stratégique pour la conservation des ongulés au Maroc. (PDF)
www.manimalworld.net
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