Le serval, Leptailurus serval, est un félin exclusivement africain, de taille moyenne, et tacheté. Son ouïe très fine lui permet de chasser dans les milieux à végétation dense des proies de petite taille, surtout des Rongeurs.
le serval a de très longues pattes (les plus longues chez les félins, par rapport à la taille du corps). Il peut courir jusqu’à 80 km/h. Ses longues pattes et son cou lui permettent également de regarder par-dessus les hautes herbes, tandis que ses oreilles larges entendent les proies même quand elles se déplacent sous terre. En chasse, le serval peut rester immobile pendant près de 15 minutes, les yeux fermés en écoutant les proies aux alentours.
Après avoir localisé sa proie, en général au crépuscule, et souvent grâce à son ouïe, le serval bondit avec dextérité. Il fait des sauts de quatre mètres de long, et de plus d’un mètre de haut avant de frapper sa victime avec ses pattes antérieures. Sa capacité à sauter lui permet d’attraper des oiseaux en vol. Ses sauts peuvent parfois atteindre trois mètres de haut ou six mètres de longueur. Le serval est un chasseur très efficace, réussissant près de 50% de ses tentatives (avec un taux de succès global de 67% par nuit de chasse), tandis que la plupart des félins ne réussissent qu’environ une tentative d’assaut sur dix.
Les servals, comme les guépards, sont généralement amicaux et faciles à domestiquer. Les Anciens Égyptiens l’adoraient comme un dieu au même titre que les chats. Certains d’entre eux sont domestiqués et s’attachent beaucoup à leur maître. Ils n’acceptent pas facilement de changer de maître ou d’accueillir de nouveaux venus, et peuvent devenir farouches quand ils sont séparés de leurs maîtres.
Son croisement avec le chat domestique donne le Savannah.
Le serval fait partie des félins capables de ronronner ; le ronronnement se produit à l’inspiration et à l’expiration. Le serval est également capable de cracher, grogner et miauler.
Concernant la situation des individus de serval à l’état sauvage dans le Maroc, voici ce qu’en dit Fabrice Cuzin dans sa thèse (spécialistes des mammifères du Maroc):
« Le serval a été observé en bioclimat saharien supérieur et aride inférieur, ainsi qu’en bioclimat subhumide inférieur.
L’espèce semble être extrêmement rare, avec seulement 5 localités connues depuis 1985, toutes situées dans le Bas Draa- Noun. La fourrure du serval, très élégante, est commercialisée (par exemple sur le marché de Guelmim), et est utilisée comme objet décoratif. L’espèce est protégée par la loi, mais cette protection est peu appliquée, étant donnée la facilité d’achat des fourrures.
Le serval peut être, pour le moins, considéré au Maroc comme une espèce en danger, catégorie « Endangered (B1a,biii, D), selon les critères UICN 1994 (IUCN Species Survival Commission 1994). Notons cependant que, vu l’extrême discrétion de l’espèce, et les connaissances très réduites la concernant, ce statut est proposé à titre provisoire.
Afin d’assurer la conservation de l’espèce, il serait indispensable que la loi concernant sa protection soit effectivement appliquée. S’il semble difficile d’empêcher les prélèvements sur le terrain, une bonne part de la commercialisation pourrait aisément être prohibée, au niveau des points de vente, qui ne sont absolument pas dissimulés.
Afin d’améliorer les connaissances sur la distribution de l’espèce, les agents forestiers de terrain devraient être sensibilisés La collecte de données biologiques et le lancement de programmes de recherche permettraient de mieux suivre l’évolution des effectifs, et de cadrer les mesures de gestion. La mise en oeuvre de l’aire protégée de Foum Assaka (AEFCS 1995) est absolument prioritaire pour la protection de l’espèce .
La mise en oeuvre de l’aire protégée de l’Embouchure du Draa (AEFCS 1995), et du Parc National du Bas Draa (éventuellement agrandi vers l’ouest) permettraient d’améliorer les conditions de milieu pour les animaux situés les plus au sud. Une sensibilisation de la population humaine locale améliorerait les chances de survie de l’espèce dans l’ensemble de la région. »