Le bubale d’Afrique du Nord (Alcelaphus buselaphus buselaphus) est une sous-espèce aujourd’hui éteinte de bubale roux. Le dernier spécimen est mort au Jardin des Plantes à Paris, le 9 Novembre 1923, mais l’espèce ne fut officiellement reconnue éteinte qu’en 2008.
DESCRIPTION
Le bubale d’Afrique du Nord mesurait de 1,50 à 2,44 m de long, de 1,09 à 1,50 m de haut pour un poids allant de 100 à 225 kg. La couleur de sa robe était d’un roux jaune vif. La queue était noire et la pointe de ses oreilles étaient brunâtre. Les cornes, présentes chez les 2 sexes, étaient en forme de lyre semblables à celles du bubale roux. Celles-ci se touchaient presque à la base et comportaient des anneaux saillants tout le long à l’exception des pointes qui étaient lisses.
HABITAT
Le bubale d’Afrique du Nord vivait dans les montagnes arides d’Egypte, du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye. Au XIXe siècle, la dernière zone de distribution de ce bubale se situait dans les montagnes de l’Atlas au Maroc et les montagnes au nord du Sahara en Algérie.
ÉCOLOGIE
Le bubale d’Afrique du Nord était un animal grégaire qui formait de grands troupeaux. Il se nourrissait des rares végétations du désert, de feuilles, d’écorces, de buissons épineux et d’herbe. Ce bovidé était plus actif en début de matinée et en soirée, se reposant à l’ombre pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ses prédateurs naturels comprenaient entre autre le lion de l’Atlas, la hyène et le guépard.
EXTINCTION
Le bubale d’Afrique du Nord était autrefois domestiqué par les égyptiens et utilisé pour les sacrifices. Des cornes de l’animal recueillies dans des tombes égyptiennes indiquent son importance mythologique et la source de nourriture qu’il pouvait représenter. En Egypte, il était autrefois réparti dans tout le désert occidental mais aucune preuve de sa présence récente n’a été établie.
En Libye, cette antilope vivait dans le désert occidental mais s’est éteint de ces régions bien avant qu’il ne disparaisse totalement.
Jusqu’au XIXe siècle, le bubale d’Afrique du Nord était encore largement répandu dans les montagnes du sud de la Tunisie et d’Algérie. L’arrivée des colons (et la démocratisation des armes à feu) au Maroc et en Algérie a sonné le glas pour ce bubale qui fut massacré par les chasseurs sportifs. Au début du XXe siècle, ce bovidé ne survivait plus que dans les montagnes sud de l’Algérie et les montagnes de l’Atlas au Maroc. Les grands troupeaux trouvés au nord des montagnes de l’Atlas 100 ans plus tôt avaient disparu, ne laissant que de bons souvenirs dans l’esprit de quelques colonels français qui organisaient des massacres au début de l’occupation française. Mais, les chasseurs continuaient de braver les terrains accidentés pour rechercher les derniers survivants.
Le dernier rapport fiable rapportant la présence d’un bubale d’Afrique du Nord en Algérie date de 1902. Un spécimen avait été abattu au bord du Grand Erg oriental, au sud-ouest de Tataouine. On dit qu’il a disparu d’Algérie vers 1930, survivant plus longtemps dans la partie occidentale de l’Atlas saharien, près de la frontière avec le Maroc.
De 1883 à 1897, une femelle en captivité résidait encore au zoo de Londres et un autre animal a vécu de 1906 à 1907 au même endroit. La femelle vivant en captivité et décédée au Jardin des Plantes à Paris le 9 Novembre 1923 est généralement considérée comme étant le dernier spécimen de cette sous-espèce de bubale roux.
Une des ironies dans la disparition du bubale d’Afrique du Nord, c’est que, en dépit de son habitat désertique, il était très présent en captivité depuis plus de 18 ans avant son extinction. Pour un écologiste moderne cet animal aurait pu être un sujet idéal pour un programme de sauvetage et d’élevage en captivité.
Extraits de www.manimalworld.net
Ci après des photos du bubale roux qu’on trouve encore au Botswana, en Namibie, en Éthiopie, en Tanzanie et au Kenya. (source Arkive.org)