Le Cèdre de l’Atlas

Le Cèdre de l’Atlas (ou Cedrus atlantica) est une espèce d’arbre conifère de la familledes Pinaceae.

 

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Le Cedrus Atlantica, de son nom scientifique, représente une richesse inestimable pour tout le Maroc. Notre pays est la première réserve mondiale de cet arbre. Le cèdre, aux côtés du chêne vert, du caroubier, du genévrier ou encore du thuya, constitue non seulement un patrimoine naturel, réserve d’oxygène et refuge de 300 espèces d’oiseaux migrateurs ou sédentaires (perdrix, lièvre, palombe, tourterelle, etc) et d’animaux (sanglier, singe, renard,etc), mais aussi l’une sinon la principale source de revenu des régions où il se trouve.

Une « ressource » inestimable

A titre d’exemple, ce sont plus de 50 milliards de centimes de recettes que font entrer les communes rurales de la région de Khenifra grâce à la seule vente des coupes organisées chaque année par les services concernés. Pour les 523.000 habitants de Khénifra, essentiellement pour ses 250.000 ruraux, le cèdre constitue une précieuse réserve de bois de chauffe, mais aussi d’alimentation pour son bétail, sans compter les substances et essences naturelles extraites de cet arbre.

Le cèdre du Maroc, plus élancé mais aux branches plus courtes que celles du cèdre du Liban, pousse uniquement dans les chaînes montagneuses du Rif, du Moyen et du Haut Atlas oriental, entre 1.500 et 2.500 mètres d’altitude. Dans la région de Khénifra, cet arbre, qui pousse essentiellement dans les forêts d’Agdir, Senoual, Itzer, Tounfite, Agoudim, Sidi Mguild, Tirghiste et Sidi Yahia ou-Youssef, trouve un milieu fortement favorable à sa croissance.

Du fait de l’humidité du sol (le fleuve Oum Errabii, d’un débit de 114m3/s, prend naissance à 40 km de Khénifra), du climat continental (la pluviométrie atteint jusqu’à 1.200mm/an et les températures varient de -6 à 29°C) et de la faible densité démographique. Essence forestière noble par excellence, ce conifère robuste mais néanmoins facile à travailler, ennemi des vers et des insectes, est utilisé comme bois d’oeuvre dans la fabrication des meubles (gravé, peint ou sculpté) mais aussi dans le bâtiment, dans la construction de maisons et l’industrie.

La variété la plus prisée, le Cedrus Atlantica Glauca, d’une couleur bleu à turquoise, peut s’écouler chez un pépiniériste à 4.000 dirhams pour un spécimen de 300 centimètres et le mètre carré jusqu’à 1.5000 dirhams. Un trésor qui attise l’appétit insatiable des rapaces de l’or vert.

Un patrimoine vulnérable

Au pillage des bandes organisées et au surpâturage vient s’ajouter l’œuvre inexorable et destructrice des éléments. Les champignons (comme le processionnaire, la tordeuse du cèdre ou les scolytes), l’érosion des sols, la sécheresse et les changements climatiques, les incendies de forets représentent en effet l’autre menace pesant sur la survie de cet arbre séculaire.

Les conséquences de cette déforestation pourraient, à terme, se révéler dramatiques, aussi bien sur le plan humain qu’environnemental: paupérisation et exode rurale des habitants vers les villes avoisinantes, chute des revenus des communes concernées, déforestation, avancée du sable et extinction de centaines d’espèces animales (comme cela a été le cas pour le Lion de l’Atlas en 1922) et végétales.

 

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