La Réserve biologique de Sidi Boughaba est établie sur le lac du même nom qui constitue l’une des dernières étendues naturelles d’eau douce permanente sur la côte atlantique du Maroc. Située à 35km au nord de Rabat, la réserve est une zone humide d’importance internationale pour les oiseaux d’eau migrateurs.
En plus de sa vocation de conservation, Sidi Boughaba propose un programme éducatif. Elle dispose d’un centre national d’éducation à l’environnement, créé en 1992, qui accueille annuellement quelque 12.000 élèves et 30.000 visiteurs.
Le lac est entouré d’une végétation naturelle, à base de Genévrier rouge, bien conservée. D’autres espèces tels l’Oléastre, le Lentisque, l’Asperge, la Lavande, le Tamarix, la Fougère… entrent dans la composition du couvert végétal naturel du site.
Etant situé sur l’axe migratoire Paléarctique – Afrique subsaharienne, le site de Sidi Boughaba constitue l’une des plus importantes zones humides de la côte atlantique marocaine pour les oiseaux d’eau. Trente espèces d’oiseaux y sont nidificatrices. Les plus remarquables et qui ont une importance internationale sont la Sarcelle marbrée, la Foulque à crête, le Héron bihoreau et le Hibou du Cap.
Le site de la réserve de Sidi Boughaba a été déclaré “site classé” naturel et culturel, en 1951, par arrêté du Ministère des Affaires Culturelles. Il a été reconnu comme “Zone d’importance internationale pour les oiseaux d’eau” par le BIROE en 1964. Il a été classé “Réserve biologique” par l’Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols, en 1974 et a été inscrit comme “Site Ramsar”, site d’importance internationale particulièrement comme habitat pour les oiseaux d’eau, par la convention de Ramsar en 1980.
La gestion de la réserve de Sidi Boughaba est une opération commune, réalisée avec le Haut commissariat aux Eaux et aux Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLD) et la Société protectrice des animaux et de la nature (Spana du Maroc). C’est une première expérience de ce genre au Maroc entre une association et un département ministériel. La gestion consiste notamment à l’animation du Centre national d’éducation environnementale de la réserve de Sidi Boughaba, la surveillance, le nettoyage et l’aménagement des aires de circuits. Il existe aussi des aspects scientifiques comme sa participation à l’étude de la biodiversité de la réserve. La Spana est tenue de préparer un plan d’aménagement et de gestion en concertation avec tous les autres acteurs de la région.
« Des projets d’aménagement sont en train d’hypothéquer l’avenir de ce haut-lieu de la biodiversité. Parmi ceux-ci, l’aménagement sur ce site d’une plage sans respect des normes environnementales par la commune de Sidi Taïbi. Cette action illégale a déstabilisé le cordon dunaire et entraîné un ensablement. Ce phénomène naturel va créer un couloir d’érosion sur les terres agricoles, sur la route et fatalement sur le lac. Déjà malmené par la végétation à cause de l’envasement, le lac perd chaque année un hectare et il risque de disparaître dans un siècle. «