Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification a réintroduit un groupe d’Oryx algazelle dans la réserve de M’cissi. Une nouvelle étape vers la restauration d’une partie du patrimoine faunistique marocain.
Dans la région de Tinghir, au sud de du village de M’cissi se situe une réserve naturelle de 4000 Ha. Dans ses espaces évoluent des individus de plusieurs types de gazelles Marocaine : des dama mhorr, des gazelles Dorcas et quelques Oryx Algazelle.
Jeudi dernier, le HCEFLCD a procédé à un lâché de 11 oryx femelles –dont deux en gestation- en plus de 7 oryx mâles qui viennent s’ajouter aux quelques individus mâles déjà présents dans la réserve.
A l’instar des Damah mhorr lâchées dans le parc national de Dakhla après qu’elles se soient acclimatées à l’environnement saharien dans la station réserve de Safia, ces oryx qui évoluaient dans le parc national de Souss-massa ont été capturés puis transloqués à M’cissi afin qu’ils puissent à leur tour s’y acclimater.
Le but de cette opération et de créer un noyau fondateur acclimaté de l’oryx algazelle, pour mieux gérer la diversité génétique de ces populations, et surtout pour préparer la réintroduction dans la nature, dans les régions de Boujdour et Errachidia.
Les 18 oryx Algazelle ont été capturés à l’aide de fusils anesthésiques de dernière génération. Le recours à cette solution se fait pour la première fois au Maroc et a pour résultat d’éviter les risques de pertes d’individus lors du transport tout en diminuant à son minimum le stress et souffrance de l’animal lors de l’opération. Aussi, de nombreux prélèvements et prises de données scientifiques (suivi sanitaire des animaux, génétique, biométrie etc.) ont été effectués à cette occasion.
Cette translocation s’inscrit dans l’exécution de la stratégie nationale de conservation des sept ongulés sauvages élaborée par les soins du HCEFLCD. Ce plan de conservation des ongulés couvre à la fois les populations sauvages et captives selon une approche de conservation pour chaque espèce.
Selon le HCEFLCD, la vision stratégique à long terme pour la conservation des 7 espèces d’ongulés sauvages s’inscrit dans le cadre des recommandations des conventions internationales (CITES, CMS, BD). Le plan d’opération décennale 2015-2024 s’articule autour de la gestion des populations sauvages et captives tout en prévoyant des mesures de surveillance et de lutte contre le braconnage.
Avec 243 Oryx algazelle répartis sur plusieurs réserves, le Maroc est à l’heure actuelle le pays qui dispose du plus grand nombre d’oryx algazelle au Monde.
Images : Ecologie.ma
Kamal Cherif Messaoudi