C’est le rêve de beaucoup d’ornithologues marocains : observer un gypaète barbu. Ce vautour casseur d’os, est devenu tellement rare qu’il a disparu des cieux depuis un bon bout de temps déjà.
Il n’en reste que quelques individus dans tout le pays. Bien que quelques résurgences en Algérie aient été rapportées récemment, ce beau rapace est considéré comme tout aussi rare dans le Nord-Ouest reste de l’Afrique.
Ali Irizi, un jeune ornithologue amateur a eu le privilège d’observer et de photographier un des derniers gypaètes barbus du Maroc. L’oiseau a été observé dans le versant sud du Jbel Toubkal (Haut Atlas occidental). D’après Mohamed Amezian du GREPOM, « Il semble que cet individu ait environ 2 ans (3ème année calendaire) ».
Sachant que jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans, le gypaète effectue une sorte de long voyage initiatique au cours duquel il va affronter de nombreux dangers dus à des phénomènes naturels, mais dont une autre partie est de la responsabilité des hommes (câbles électriques, remontées mécaniques, tirs de fusils, empoisonnements).
Au terme de son voyage (6-7 ans, âge de sa maturité sexuelle), il va commencer à se sédentariser, à former un couple et à construire une aire inaccessible pouvant mesurer plus de deux mètres de diamètre. Les parades nuptiales, incluant de spectaculaires piqués à deux, débutent entre octobre et février. La femelle pond 1 à 2 œufs entre décembre et mars, après une incubation de 53 à 58 jours, mais un seul oisillon est conservé, les parents ne pouvant en nourrir deux. L’envol du jeune s’effectue entre juillet à août.
Ali Irizi, fait donc partie de ces privilégiés à qui les rescapés de notre faune menacée osent encore se montrer, et hier, il ne s’agissait pas des moindres, mais (excusez du peu) d’un des plus grands oiseaux du royaume.
Magnifique