Une équipe internationale de chercheurs a découvert une nouvelle espèce de chauves-souris dans des zones boisées d’Europe et une autre, « très rare », dans des grottes d’Afrique du Nord, a annoncé, hier 19 février, le principal organisme public de recherche d’Espagne.
La même étude a permis de décrire en Afrique du Nord une espèce nouvelle pour la science, Myotis zenatius, « extrêmement rare et vulnérable » : on ne connaît ces chauves-souris que « dans quelques grottes qui les abritent, dans les montagnes du Maghreb, au Maroc et en Algérie », a souligné le CSIC.« Il est possible qu’elle mérite d’être déjà incluse sur la liste des espèces en danger d’extinction », ont insisté les chercheurs.
Este estudio también ha identificado el murciélago ratonero zenate (Myotis zenatius) de África del Norte, y del que su estado de conservación puede ser crítico. Es una especie muy rara y vulnerable y sólo se conocen cuevas que lo albergan en las montañas del Magreb, pic.twitter.com/vaqFgxDQQn
— CSIC (@CSIC) 19 février 2019
Contacté par nos soins, un spécialiste marocain des chiroptères confirme l’intérêt de la découverte, mais se pose une question bien édifiante:
« Comment se fait il qu’il n’y ait aucune partie marocaine dans la découverte? Si tout avait été fait en respectant les procédures en vigueur ces chercheurs auraient dû travailler en collaboration avec leurs pairs marocains. Ce qui n’est pas le cas ici. »
Mise à jour du 22 février 2019
Extraits de la note parvenue hier:
Soulignons que l’article susmentionné ne révèle en fait aucune nouvelle espèce. Il ne le nomme officiellement que selon le code de nomenclature taxonomique. En fait, l’espèce était connue depuis presque 20 ans et avait été publiée il y a 10 ans. Depuis lors, il a été cité comme Myotis sp B dans des articles successifs dans des revues scientifiques, notamment marocaines (Dieuleveut et al., 2010). Avec cette information, tout chercheur aurait pu la décrire étant donné que sa localisation et ses séquences moléculaires étaient connues et publiques. Ainsi, ce dernier article ne vient que pour combler cette lacune.
-La description a été faite avec les séquences moléculaires et le matériel de collection recueillis il y a presque 20 ans, avec l’autorisation des autorités compétentes et en collaboration avec des associations locales, telles que la Société Spéléologique d’Agadir, qui, en plus de connaître parfaitement les grottes, s’est occupée de l’organisation et la logistique, y compris les autorisations.
Enfin, et tenant compte du fait que l’espèce maintenant reconnue pourrait être sérieusement menacée, l’équipe se dit disposée de collaborer avec toute initiative marocaine visant à sa protection.
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